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Je suis alors sorti, et j’ai
déclaré Dusseldörf : territoire de guerre.
J’ai marché à travers la ville
avec cet appareil de vision nocturne parce que je voulais savoir à quoi
ressemble une grande ville occidentale dans cette lumière verte.
Thomas RUFF -
Contacts -1997
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Du daguerréotype
jusqu’aux derniers
appareils numériques, l'histoire de la photographie n'est pas le fruit
du hasard. Portée par le besoin social d'une bourgeoisie émergente,
elle est peu à peu devenue accessible à tous, miroir
omniprésent
et omniscient de notre société.
Partant de ce constat, je
m'interroge sur la nature que pourraient avoir nos images, si notre
société avait évolué différemment. À quoi ressemblerait un monde dans
lequel la photographie telle que nous la connaissons ne serait pas
possible ? Comment s'exercerait le souvenir dans une telle société ?
Car, la photographie ne conserve pas vraiment les traces du passé, elle
crée une mémoire qui porte en elle sa propre subjectivité et influence
notre regard sur les choses.
Pour explorer cette idée, j’ai
souhaité poser un regard neuf sur la fonction première de la
photographie : le portrait, la représentation de soi et de l’autre.
Pour
cela, j’ai entrepris de fabriquer mes propres pellicules en remplaçant
le film plastique par du papier. Ce filtre formel me permet alors, en
plongeant le spectateur dans un univers uchronique à la fois très
proche et très différent du nôtre, de l’inviter à imaginer un monde
autre.
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