Une photographie impossible | |
J'ai
toujours été sensible à la matière même du film photographique. J'aime
quand elle visible, j'aime le grain. Cela ne m'intéresse pas de
reproduire les photos que je vois dans les livres ou les magasines, je
cherche à obtenir quelque chose d'autre, quelque chose qui me soit
propre et qui, en même temps, puisse parler à tout un chacun. Le grain
permet cela. En masquant les détails, en réduisant l'image à sa plus
simple expression, il la renforce en lui donne un caractère universel
dans lequel chacun peut se reconnaître. C'est ainsi que j'ai été amené
à produire de manière
artisanale mes propres pellicules photographiques en utilisant non pas
du film plastique, mais du papier.
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Influencé par l'école pictorialiste du début du XX° siècle, je voulais cependant obtenir des images dont la texture ne serait pas due à des effets de tirage postérieur à la prise de vue, mais qui au contraire soit inscrite dans la matrice même du négatif. Le terme de Washi fait référence à un papier traditionnel japonais fabriqué à partir des fibres du mûrier. Ce papier est suffisament souple et transparent pour recevoir une émulsion photosensible et être reconditionné sur des bobines au format 120. Cela me permet d'utiliser ce support avec n'importe quel appareil moyen format. |
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Ces photos évoquent en moi l'idée d'une photographie
contrainte. L'impression floue d'un monde qui, pour une raison ou une autrre, serait quasiment sans image. Cela m'a amené à me poser la question de la représentation du monde dans une société qui aurait bannie l'image. A quoi ressemblerait un monde où la photographie ne serait plus possible, voire totalement interdite? Découvrir ce travail en PDF |